Un texte de Frédérique Badoux
L'ambiance est bon enfant ici. Beaucoup de gens en balade, des parents avec les enfants sans les habituelles remontrances et autres symptômes de stress - les enfants ont les joues rougies et les yeux pétillants, les parents ont les traits détendus. Ils rient, même. (Et pas de panique : tous ces citoyens respectent les mesures de distanciation en vigueur dans la commune, que les fans de la délation ne s'écrient pas "Mais que fait la police !").
Je pensais que ce sentiment de liberté n'était lié qu'à moi, vu que la pression de "productivité" qui me mine est levée, mais je constate à chaque fois que je vais marcher sur le ravel, le long du halage, dans le village, grâce à mes antennes d'hypersensible, qu'une chape de plomb générale semble s'être désagrégée.
Solidarité : les groupes locaux s'organisent pour aider et soulager les personnes isolées - toujours dans le respects des mesures - on partage les œufs des poulaillers, les graines des potagers, le jeux de société, les livres et les BD (passés au désinfectant ;) ) ...
Les commerces locaux paysans-artisans sont en plein boom. Les petits supermarchés du coin sont toujours aussi sympas (autant entre clients qu'avec les courageux employés qui apprécient la baisse de rythme), et sont dénués de files régulées par des gars en képi et "gilet jaune" (mais respect des mesures en vigueur : caddies et gants distribués à l'entrée, pas (trop) jetés par terre à la sortie).
Bon, j'imagine que c'est sans doute different en ville... Aussi, les hôpitaux du coin (CHU Mont-Godinne et Dinant), ne sont pas dans la conjoncture dramatique que l'on voit circuler sur Facebook (nonobstant la situation préexistante due à la gestion néolibérale du milieu hospitalier 😉). Mais ... en observant la vie sous coronavirus dans mon bled, on a presque une vision de ce qu'elle serait avec le revenu universel... hors métropoles.
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