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Photo du rédacteurLéa Evey

L'eugénisme du quotidien

Chaque mort est un mort de trop.

Un mantra.

Qu’on nous répète à l’envi dans cette crise.

Un vocabulaire de champs de bataille, qui donne l’impression d’une lutte contre un ennemi commun.

Une guerre.

Chaque mort est un mort de trop.

C’est vrai.

Bien sûr.

On ne peut rien opposer à ça.

C’est toujours vrai.

Dans toutes les batailles.

Celle qui voient les gens tomber d’un cancer lié à l’alimentation ou à la qualité de l’air- enfin, à l’absolue impropreté de l’air.

Chaque mort est un mort de trop.

Dans la bataille qui tue nos proches parce qu’ils ont mangé.

Simplement. Quotidiennement.

Des produits dont on sait qu’ils sont nocifs mais qu’on tolère toujours sur le marché.

Chaque mort est un mort de trop.

Dans la bataille qui tue nos proches parce qu’ils ont respiré.

Simplement. Quotidiennement.

De l’air saturé par des comportements de consommation vaine, ou de mobilité inutile.

Chaque mort est un mort de trop.

Aussi dans les batailles simples où l’on pourrait légiférer avec efficacité, ou mieux encore : anticiper et opter pour la prévention.

Chaque mort est un mort de trop.

Enfin, pas toujours, apparemment.

Il y a des victimes qui semblent acceptables, des hommes et des femmes que l’on peut sacrifier.

Obèses. Diabétiques. Asthmatiques.

Chaque mort est un mort de trop.

Mais pas toujours, apparemment.

Sur cette toile de fond, comment croire que la population va pouvoir adhérer inlassablement à des mesures strictes, multiples et de plus en plus restrictives ?

Pour un combat, plutôt que d’autres.

Depuis le début de l’année, plus de 10.000 personnes sont décédées du covid.

Les cancers, eux, sont la deuxième cause de mortalité en Belgique, derrière les accidents cardio-vasculaires.

Ces pathologies sont estimées grandement liées aux habitudes alimentaires.

11.000 décès sont liés à la pollution de l’air. Un tiers des décès d’enfants sont liés à la pollution.

Un tiers. Chaque année.

Chaque mort est un mort de trop.

On fait beaucoup pour éviter de mourir du covid.

On prend le risque d’une récession économique, d’une flambée des dépressions et des suicides.

70.000 personnes sont - déjà, annuellement, en dépression, 28.000s en burn-out, des chiffres qui explosent d’année en année et qu’on sait largement sous estimés.

Des chiffres qui vont être exponentiels avec la crise actuelle. Et risquent de faire monter les chiffres de suicide.

Chaque mort est un mort de trop.

Il est temps d’agir face à ce qui tue, aussi, tous les jours, parfois depuis si longtemps.

On peut lutter – on doit lutter, pour ne plus :

Mourir de manger.

Mourir de respirer.

Mourir de ne plus espérer.

Chaque mort est un mort de trop.

Il n'est plus de sable où se cacher la tête.


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